Francis Fukuyama fut trop optimiste et il s'est sacrement trompé. Avec l'effondrement de l'URSS, l'histoire était loin d'être finie. Entre 1990 et la première décennie du XXIème siècle, l'humanité ne vécut qu'un pause partielle des choques de civilisation qu'ont définies nos époques - un « moment unipolaire » .
En 2022, avec la guerre en Ukraine, avec les projets revisionistes de Pékin et avec la mondialisation économique angoissante, les bloques et ses axes sont en plein réalignement. L'Europe retrouve sont chemin et sa volonté, mais elle se rende compte de celui qui doit être le chemin démocratique et occidentale. Un chemin qui n'admet guère de naïveté par rapport à « une troisième voie » ou « une puissance d'équilibre » dans un monde multipolaire. Certes, il faut être pragmatique, mais il faut d'abord reconnaître que les forces en œuvre à Moscou et à Pékin visent à bâtir un ordre mondial assez sombre, sans égard pour la liberté individuelle, pour la liberté d'expression et dans lequel il y a une périphérie asservi.
Face à cette dynamique qui prend de l'ampleur et de la vitesse, il ne peut avoir que de la résolution, de la détermination et du renforcement de toutes les institutions occidentales - du bulletin de vote à la force de dissuasion nucléaire, passant par les médias indépendants, nos entreprises et nos universités. Voici l'aube d'un nouvel ordre bipolaire.
Maintenant, il faut forcément se poser la question, quelle sort pour nos compatriotes en Afrique, en Amérique Latine, au Moyen Orient et en Asie du Sud ? La réponse est claire, mais la bataille sera dure. Les citoyens de tous les pays et toutes les régions du monde doivent se battre pour garder et accroître les conquêtes démocratiques des dernières décennies. Personne ne doit sacrifier ses droits et libertés au nom des chimères du soit disant « ordre », « prospérité », « efficacité » ou même « nation ».
La mondialisation à fait de notre camp occidentale et démocratique un pôle encore plus uni et solidaire. Certes, il y a des éléments réactionnaires, mais - face au totalitarisme voilent - la solidarité en bloque est la seule réponse.
Peuples d'Afrique, d'Asie et d'Amérique, exigez vos droits ! Ne renoncez pas à vos acquis démocratiques et battez-vous comme le fait le peuple ukrainien. Chassez les laquais et agents du totalitarisme de vos maisons et vos pays ! Méfiez-vous des dépendances économiques avec Pékin, Moscou et tout ces qui visent à acheter vos droits, vos ressources et votre complicité en échange de quelques monnaies éphémères.
1990 n'était pas le fin de l'histoire, et nous savons comment finira cette histoire à nous. Peut-être en 2089, peut-être avant, la force de l'esprit et du génie humain qui cherche à être libre s'imposera sur les idéologies et les dictatures. Nous ne pouvons qu'espérer que à ce moment là nous serons plus proche du vrai fin de l'histoire, mais la leçon du « moment unipolaire » dont nous sortons demeure. Le gardiennage de la flamme de la liberté est une vocation, une mission sans trêve.
